Exemple sur une vue horizontale de l’articulation acromio-claviculaire droite.

Les muscles Deltoïde et Trapèze sont agonistes dans la transmission des tensions musculo-fasciales mais antagonistes par leur mode de contraction physiologique individuel. Le premier tend à rapprocher les leviers osseux sur lesquels il s’accroche (mode de contraction concentrique) alors que le second tend plutôt à limiter l’éloignement des leviers osseux sur lesquels il s’insère (mode de contraction excentrique).

C’est par cette différence que, dans le plan sagittal strict, la courbure osseuse de l’acromion est convexe en direction du Deltoïde car tractée par le faisceau moyen de celui-ci. A ce niveau, la force du muscle Deltoïde surpasse légèrement celle du muscle Trapèze (faisceau supérieur) qui ne fait que retenir la traction du faisceau moyen du muscle deltoïde, lui-même mis en tension passive par le poids du membre supérieur suspendu.

A contrario, plus en dedans et en arrière, au niveau du tiers externe de la clavicule et sur une vue horizontale, c’est la tension du muscleTrapèze qui domine celle du muscle Deltoïde et l’on peut observer que le sommet de la convexité claviculaire est parfaitement orienté dans le sens de la traction des fibres musculaires du faisceau supérieur du muscle Trapèze.

 

Figure 1 : Structure/Fonction de l’articulation acromio-claviculaire – vue horizontale

Pour résumer :

• Au niveau acromial, la tension du faisceau moyen du muscle Deltoïde domine.
• Au niveau du 1/3 externe de la clavicule, la tension des fibres claviculaires du faisceau supérieur du muscle Trapèze domine.
• Au niveau du 1/3 interne de la clavicule, la tension des fibres de la partie supérieure du muscle Grand Pectoral domine.
• Au niveau du bord supéro-interne de la clavicule, la tension du muscle Sterno-cléido-occipito-mastoïdien domine.

 

Nous pouvons déduire que l’aspect d’un os (forme, courbures…) est intrinsèquement lié aux éléments organiques à leur contact ou à leur proximité. Ici dans notre exemple ce sont les besoins en mobilité du membre supérieur qui ont pu façonner pendant de long siècle d’évolution des espèces (si on tient compte de la théorie de Darwin) le phénotype* (forme, courbures, apophyses, sillons...) du squelette osseux entre autres.

 Nous verrons dans un prochain texte, comment ce lien entre la structure et fonction permet de mieux comprendre la biomécanique, toujours avec l’exemple de l’articulation acromio-claviculaire.